Le pratiquant se heurte souvent à quelques difficultés quand il débute l'apprentissage du tai-chi-chuan. Voici quelques conseils afin de commencer sereinement et ne pas prendre de mauvaises directions.
Trouver un bon professeur
La pratique du tai-chi-chuan ne pouvant sérieusement pas s'envisager en autodidacte, la première étape consistera à rechercher un bon professeur. En effet, malgré la disponibilité de vidéos et autres cours en ligne, les précisions et corrections d'un enseignant compétent et attentif demeurent aujourd'hui encore indispensables. Pour cette recherche, même si la proximité géographique pourra être un atout, d'autres critères plus importants seront à examiner. Ce professeur devra notamment appliquer une méthode claire et solide, exposée sans jargon inutile mais sans omettre aucun détail, à la fois progressive et rigoureuse. Il sera aussi en mesure de décrire son parcours auprès de ses maîtres sans être vague mais en restant humble. À ce sujet, il est regrettable que certains enseignants n'hésitent pas à se déclarer faussement disciples de maîtres prestigieux, ce qui n'est d'ailleurs pas nécessairement une garantie quant à leur compétence effective. Il accordera aussi une grande importance aux fondamentaux mais sera à l'aise dans tous les domaines de la pratique, incluant les techniques de santé, les aspects théoriques, les applications martiales, le maniement des armes traditionnelles, etc. Tout en étant à l'écoute des attentes de ses élèves, il saura aussi leur transmettre patiemment les compétences nécessaires à leur progression dans la pratique.
Travailler les fondamentaux
En premier lieu, le pratiquant de tai-chi-chuan devra s'armer de patience, sans chercher à brûler les étapes. Trop nombreux sont en effet les élèves avides d'apprendre de multiples enchaînements sans posséder des fondations solides, ce qui se traduit finalement par une perte de temps. À l'inverse, il travaillera sans relâche les bases de son style, incluant les postures, les formes de main, les déplacements, etc. Progressivement, il tâchera de mettre en place les principes essentiels qui gouvernent le maintien de la tête, la rectitude du corps, la détente de la poitrine, l'abaissement des épaules et des coudes, l'assise dans les aines, l'arrondi de l'entrejambe, l'accrochage au sol, etc. Il développera aussi sa capacité d'attention en étant pleinement présent. Cet entraînement sera quotidien, quitte à raccourcir la durée des séances (15 minutes par jour étant préférables à 1 heure par semaine). Aucune perturbation extérieure ne devra diminuer son attention lors de ces séances. Enfin, l'apprentissage de l'enchaînement principal du style ne débutera qu'après que le travail de ces fondamentaux sera suffisamment avancé.
Éviter les pièges
Certains écueils sont à éviter au risque de s'éloigner du droit chemin. Par exemple, le débutant ne devra pas confondre détente et mollesse. La première est nécessaire pour décrire des mouvements ronds et souples, capables de s'adapter aux actions d'un partenaire, tandis que la seconde conduit à une structure écroulée et à des vides que saura exploiter un partenaire observateur. Concernant la respiration, celle-ci devra dans un premier temps rester naturelle, s'accordant aux mouvements du corps, sans mobiliser le thorax mais en évitant tout gonflement excessif de l'abdomen. Enfin, le débutant aura tout intérêt à renoncer à tout prix à débusquer le fameux qi, dont les manifestations se produiront naturellement avec la pratique. Pour conclure, le débutant devra adopter une attitude d'ouverture et être prêt à renoncer à certaines habitudes parfois très ancrées. Le tai-chi-chuan est un système cohérent doté d'une méthode efficace à condition d'y placer sa confiance.
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GARRY Laurent (mardi, 27 octobre 2020 09:05)
Merci Rodolphe pour ses messages de vérité.
J'espère pouvoir venir un jour à l'un de tes stages ou cours.
A bientôt
Laurent