C'est à l'un des pionniers français du style Chen que je souhaiterais rendre hommage dans ce billet. Philippe Raffort (1956-2011), malgré sa discrétion, œuvra en effet à la diffusion de ce style en France, y compris au sein d'instances fédérales du tai-chi-chuan, avant de disparaître tragiquement dans un accident de la route avec toute sa famille.
En juin 2010, la fédération d'arts énergétiques et martiaux chinois (FAEMC) organisa un festival au cours duquel Philippe Raffort donna un cours de tai-chi style Chen à une petite dizaine d'élèves dont je faisais partie. Je me souviens encore de certaines particularités de son école (小架 / xiǎo jià) et, surtout, de sa générosité. A la fin du cours, il céda sa place à l'enseignant suivant et entraîna les participants les plus intéressés dans un couloir afin de poursuivre ses explications !
Dès 1975, Philippe Raffort débute l'apprentissage du tai-chi-chuan par le style Yang. Plus tard, son intérêt grandissant pour le style Chen le conduit vers les maîtres 王西安 / Wáng Xī'ān et 陈正雷 / Chén Zhēngléi. Mais c'est en 1989 que Philippe Raffort rencontre pour la première fois ceux dont il allait devenir le disciple, 陳沛山 / Chén Pèishān et sa sœur 陈沛菊 / Chén Pèijú, maîtres reconnus de l'école 小架 / xiǎo jià.
En fin connaisseur de la langue chinoise, Philippe Raffort traduisit plusieurs ouvrages essentiels sur le tai-chi-chuan. Il publia aussi quelques articles importants dans des revues spécialisées. Cette phrase illustre à la fois sa grande compréhension des arts martiaux internes mais aussi son humilité : C’est bien une force souple et durable qui est recherchée dans ces pratiques qui demandent à leurs adeptes de faire confiance à des choses invisibles, difficilement perceptibles et mesurables dans les débuts de l’apprentissage. Ces techniques réclament donc une certaine orientation du caractère.
Les vidéos permettant de juger du haut niveau que Philippe Raffort avait atteint étant très rares, j'ai mis en ligne cette démonstration magnifique :
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