Le tai chi chuan est évidemment martial par nature, mais on parle parfois de "tai chi martial" pour le différencier d'avec la pratique de santé dominante aujourd'hui. S'y entraîner nécessite de mettre en place une méthode de travail suffisamment intensive, qui inclut non seulement la pratique rigoureuse des formes codifiées mais aussi celle des applications face à un partenaire. Ce billet expliquera en outre comment éviter deux écueils : limiter le répertoire technique et s'entraîner seulement dans le vide.
Pourquoi parler de limitation du répertoire technique ? Parce que l'écrasante majorité des démonstrations montrant un maître face à un élève consistent en des poussées et des absorptions. Le spectateur émerveillé y voit le maître déraciner son élève, docile et complaisant, par des actions dépourvues de force visant à mettre en valeur ses prouesses énergétiques. Les formes codifiées contiennent pourtant quantité de techniques, incluant des percussions, des clés, des projections, etc. S'agissant des percussions, celles-ci peuvent être effectuées avec la plupart des parties du corps, notamment les doigts, la main, le coude, l'épaule, la poitrine, le dos, la hanche, le genou, le pied.
Pourquoi est-ce que s'entraîner seulement dans le vide est néfaste ? Notamment parce que la notion de distance n'existe pas en l'absence de cible et parce qu'il n'y a pas de réponse corporelle et mentale en l'absence d'impact sur une surface suffisamment solide. Sans partenaire, ces deux paramètres peuvent être pris en compte en travaillant par exemple sur un sac de frappe. Il est alors possible non seulement de varier l'intensité de la frappe mais aussi d'ajuster distance et angle en se déplaçant autour du sac.
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