Le contexte culturel et traditionnel chinois est parfois mal compris par les Occidentaux, notamment pour ce qui concerne la relation entre un maître et son disciple.
La chose la plus importante est de comprendre que devenir disciple (tú 徒) n'est aucunement un accomplissement ; c'est un
engagement solennel à apprendre auprès d'un maître (shīfu 师
Quant à la relation entre maître et disciple, elle se caractérise par la confiance. Le maître n'a pas accepté le disciple à la légère, et le disciple porte
désormais la lourde responsabilité de ne pas décevoir le maître. La relation devient aussi plus intime, le caractère 父 signifiant
père.
Par ailleurs, en devenant disciple d'un maître, on intègre aussi une longue lignée qui remonte au fondateur du style. Par exemple, en taijiquan style Chen, le fondateur officiel est Chen Wangting (1600-1680), et un disciple se situe en précisant son nombre de générations depuis cette origine.
Ces brèves réflexions ont été écrites le jour où je suis officiellement devenu disciple de Me Zhang Baozhong (张保忠), ce qui fait de moi un très humble héritier de la 13e génération du taijiquan style
Chen.
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Thierry (mercredi, 16 février 2022 22:07)
Cher Rodolphe,
C'est certainement un jour majeur et solennel pour toi.
S'inscrire dans cette lignée, c'est un engagement et une responsabilité, celle de transmettre l'âme de l'enseignement que ton Maître a reçu de son propre Maître, dans une fidélité à la tradition qui n'exclut pas l'expression personnelle car par nature, la vie se renouvelle constamment.
Pour autant, n'est-ce "aucunement un accomplissement" comme tu l'écris modestement ? Pas sûr... Personne n'accède à ce statut sans avoir accompli un vrai parcours d'apprentissage, et surtout sans que le Maître ait reconnu que, par ses qualités morales et ses aspirations, au delà de la technique, le nouveau disciple est digne d'incarner à son tour la Tradition.
Par ton engagement envers tes élèves, ton souhait sincère de les voir progresser, par ton discernement et ta rigueur dans les corrections apportées et par ta recherche exigeante de l'amélioration (à commencer par la tienne), tu as su mériter la confiance de Zhang Baozhong. Et pour le peu que j'ai pu voir de ce dernier, il ne l'accorde certainement pas sans mûre réflexion.
Tous mes vœux t'accompagnent dans cette nouvelle étape de ton parcours dans la Voie du Taiji Quan, indissociable d'un parcours de vie où le taiji aura sans doute un place centrale. Et merci de continuer à nous transmettre ce que tu as appris et ce que tu apprendras encore. Pour tes élèves aussi, cette transmission est précieuse et nous t'en sommes reconnaissants...
Amitiés,
Thierry